dimanche 14 février 2016

AMELIE RIOU en course pour les Jo de Rio en laser radial.

 Le Télégramme du 22/01/2016

Voile Rio 2016. Amélie rêve de décrocher son ticket...



Amélie Riou aime venir se ressourcer dans la baie de Morlaix, là où tout a...
Amélie Riou aime venir se ressourcer dans la baie de Morlaix, là où tout a commencé...

Elle vient de la terre, s'exprime en mer et veut tutoyer les étoiles. La Lasériste Amélie Riou, fille d'agriculteurs, rêve de décrocher son billet pour les Jeux Olympiques de Rio. Elle n'est pas la seule...

En Bretagne, les Riou sont légion. Si la Brestoise Marie Riou fait déjà partie du gratin mondial de l'olympisme avec trois titres de championne du monde en Nacra 17 (avec son équipier Billy Besson) et un billet quasiment validé pour Rio (ci-dessous), l'autre Riou, Amélie, originaire de Lanmeur, ambitionne d'y représenter la France à la barre de son Laser Radial. Petit problème, il y en a deux autres qui caressent le même espoir : la Lorientaise Marie Bolou et la Rochelaise Mathilde de Kérangat. Une seule verra Le Corcovado. « Je sais que ce sera difficile mais j'aime la confrontation. Après ces années de sacrifices et de travail, j'espère avoir une récompense au bout », lance-t-elle du haut de son mètre soixante-dix-sept.

« La belle et bonne école de la baie de Morlaix »


Amélie Riou (23 ans) n'est pas du genre à tergiverser. Elle s'est fixé un cap. Elle s'y tient. Pas question d'abattre ou de lofer au gré des soubresauts de la vie. « Je sais ce que je veux. Donc je me donne les moyens d'y arriver ». Des valeurs de travail et de rigueur qu'elle a puisées, dit-elle, dans son entourage proche. « Mes parents sont agriculteurs. Depuis toute petite, je les vois se lever à 6 h du matin et bosser jusqu'à 21 h. Sans parfois avoir le salaire qui va avec ». Un père et une mère qui travaillent la terre, mais une grande soeur, Marine, qui s'amuse en mer. Sur un Optimist. C'est d'ailleurs là que tout a commencé pour Amélie. Compétitions en D3, D2, puis D1 avec son club de l'EV Locquirec. Des entraînements à Carantec, Térénez et Saint-Pol. « Cette baie de Morlaix, quelle belle et bonne école ! Il y a tout : du courant, des vents changeants. Et qu'est-ce que c'est beau ! » Plus beau et plus sauvage, selon elle, que les pertuis rochelais où elle a dû poser son sac lorsque le Pôle France Laser a quitté Brest. « Au début, j'ai trouvé dur de quitter ma région, ma famille, mes amis », se souvient-elle. Quatre ans plus tard, elle s'est habituée à naviguer dans cette eau marron.

Si tu vas à Rio...


Sa licence de maths en poche, Amélie Riou a choisi de mettre ses études entre parenthèses afin de se consacrer entièrement à sa préparation olympique. Lors du championnat du monde à Oman, en novembre dernier, elle a terminé 17e, Mathilde de Kérangat prenant la 12e place, Marie Bolou la 28e. Rien n'est fait pour la sélection. Tout se jouera dans les prochaines semaines. Si elle est retenue pour les Jeux, elle donnera tout, en sachant qu'en Laser Radial, les Françaises sont encore un peu « tendres ». Si le billet n'est pas validé... « On verra à ce moment-là », dit-elle. Dans quatre ans, elle aura 27 ans, l'âge de la maturité en Laser Radial. À moins qu'elle se laisse séduire par une aventure en double, en Nacra 17 ou en 49er FX. Les offres ne manquent pas.

Du petit au gros bateau


Peut-être la retrouvera-t-on à la barre d'un énorme monstre d'acier. Oui, la petite fille qui a grandi à la ferme, à Lanmeur, envisage très sérieusement d'intégrer l'École Nationale de la Marine marchande à Marseille. « Plus tard, je me vois bien piloter des bateaux de croisière, comme ceux de la Brittany Ferries par exemple ». Et, pourquoi pas, un jour, faire escale à Roscoff, non loin de Batz. Île où la famille Riou aime venir se reposer au bord de la mer. Sans trop s'éloigner de la terre.
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