SALUT MARCO :
Le chef d'orchestre se dirige tranquillement vers la retraite.
Après 25 ans à la barre de l’École de voile de Locquirec, Marco partira en retraite le 30 avril prochain.
La succession est assurée et avec la complicité du conseil d'administration du club qui a su anticipé depuis plusieurs année ce départ.
Fred JOURDAIN qui sera le nouveau responsable est présent depuis 2009 et Marc BAMPTON qui le secondera termine sa formation de BPJEEPS en alternance.
Tous les deux ont pris la mesure de l'activité de l'association et seront à poste pour la prochaine saison qui reste le pic d'activité de l'année.
Encore merci à Marco pour les avoir guidé et ainsi préparé la succession.
L' hommage du Télégramme à suivre.
Marc Boizard. « J'ai tout appris ici »
11 février 2016
/ Marine Wioland /
Le 1e r mai, Marc Boizard quittera la direction du club de voile de
Locquirec...
Le 1e r mai, Marc Boizard quittera la direction du club de voile de
Locquirec pour profiter de sa retraite.
Rien ne le destinait à la voile, et pourtant. Marc Boizard y dédiera
plus de 40 ans de sa vie. Après 25 ans passés à la direction du club de
voile de Locquirec, le Breton d'adoption passera définitivement la main,
le 1e r mai. À quelques mois de la retraite, le sexagénaire revient,
ému, sur un parcours auquel il ne se serait jamais attendu.
La voile, vous êtes tombé dedans quand vous étiez adolescent... Mais
comment tout a démarré ?
Un grand hasard ! Je suis né au Mans (72). On est des terriens, plutôt
bagnoles et rillettes, autant dire que je n'étais pas du tout destiné à
ça (rires). À 16 ans, mes parents m'ont inscrit en stage de voile, sur
un plan d'eau intérieur, à Sillé-le-Guillaume (72). J'ai accroché tout
de suite.
Et l'aventure continue jusqu'en Bretagne... Pourquoi cette région ?
Un hasard encore ! Étudiant à Tours (37), pour des études
d'océanographie, je suis tombé sur une annonce, dans une revue. Mon
diplôme de moniteur de voile en poche, dès avril 1975, j'y ai répondu.
On m'a appelé et proposé de venir dès le lendemain. J'ai répondu qu'il
fallait que j'achète un ciré et des bottes et j'ai débarqué le
surlendemain, à Plougasnou pour m'occuper des classes de mer. J'en garde
de superbes souvenirs. On a accueilli des gamins qui n'avaient jamais
vu la mer... Ils ont découvert plein de choses. Le travail d'équipe, le
contact avec chacun et avec les jeunes, c'était fort. C'est ici, entre
autres, que j'ai tout appris.
En 1990, vous quittez Plougasnou pour Locquirec. Pourquoi ?
Dans les années 80, les classes de mer ont molli et j'avais envie de me
renouveler. À Locquirec, il y avait une création de poste de responsable
technique et directeur du centre. J'étais volontaire et j'ai été pris.
De la croisière vous passez à la compétition. Qu'est-ce qui a changé
pour vous ?
L'objectif principal de l'association, c'est le sportif. J'avais fait
peu de compétition avant 1990. Là, c'était un changement radical. Je me
suis formé et beaucoup investi. J'ai entraîné des gamins, encadré les
scolaires, formé près de 160 moniteurs, géré les plannings, les contacts
etc., le boulot habituel d'un directeur de structure.
Quels sont vos meilleurs souvenirs et plus grandes fiertés ?
Il y en a plein ! Les bons résultats des gamins ou les scores de mes
trois enfants en compétition. Ma plus grande fierté, c'est d'avoir
réussi les missions qui m'ont été données. Pour les jeunes qui sont
allés plus loin, ce n'est pas moi qui les ai amenés là, je leur ai juste
donné l'envie de naviguer. Je pense à nos championnes du monde juniors
Maëlenn Lemaître et Aloïse Retornaz en 2013, à Amélie Riou, en
préparation olympique cette année, à Thierry Dubois qui a fait le Vendée
Globe en 1996-1997. Et à tous les autres.
Un regret ?
Pas vraiment, ou peut-être la diminution des classes de mer, des groupes
sociaux et des scolaires, en raison, entre autres, des lourdeurs
administratives et des coûts de plus en plus importants.
Pensez-vous que la voile se démocratise ?
Oui sur certains fonctionnements, par exemple avec une association comme
la nôtre qui fait naviguer gratuitement les scolaires de Locquirec et
permet aux jeunes du coin de faire du sport pour pas très cher, à un
petit niveau. Le problème, c'est qu'aller plus loin implique des coûts
beaucoup plus importants.
Et vos projets pour la suite ?
Je me suis acheté un petit bateau, pour aller pêcher. Je veux aussi
profiter d'être avec ma femme, qui a été très patiente et apprendre à
godiller à mon petit-fils, même s'il n'a qu'un an (rires). Mais je ne
resterai pas au club de voile, parce que je ne veux pas mettre mon nez
dans les affaires de ceux qui prennent la suite. Je ne veux pas passer
pour un inquisiteur ! D'un point de vue personnel, je veux passer à
autre chose. Pour moi, une page se tourne.
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